Le Monde de la Photo #3

Si vous suivez mon travail vous serez ravis de découvrir l’envers du décor alors je vous propose de découvrir tous les mois l’un de mes articles écrit pour Le Monde de la Photo.

Ne jamais trainer les pieds !

Le Monde de la Photo
World Masters Athletics on the 20th of January 2016 / ©GR

J’ai beau travailler souvent pour une marque de boisson énergisante et aussi pour plusieurs magazines, voici une mission que j’ai adoré ! Je vous explique pourquoi !

 

EXIFS

Canon EOS 5D Mark III
Canon EF 70-200mm f/2.8 L IS USM à 140mm
1/800s
f6,3
400 Iso

WMAC 2015 (Championnats du Monde d’Athlétisme Vétérans)
Pour le magazine VO2 Run

 

Un travail du dimanche

Lorsque l’on est photographe, il va de soi qu’il n’y a pas de dimanches et autre jours fériés. La veille un ami, Luc, rédacteur chez Outdoor Edition, m’appelle pour me proposer une mission qu’il veut absolument me confier. Les Championnats du Monde Vétérans d’Athlétisme se déroulent à Lyon, le magazine est évidemment invité mais un planning de manifestation chargé l’empêche de s’y rendre. Il veut vraiment faire un papier dessus, et pour que le sujet soit plus attrayant, il faut de belles images ! Un peu flatté, forcément j’accepte, d’autant plus que je suis totalement libre de faire ce qui me plait comme style d’image !

 

A quoi m’attendre ?

Comme souvent lors de missions de dernière minute, on ne sait pas où l’on va, ni ce que l’on va rencontrer, en revanche le point positif est qu’on n’a pas le temps d’être sous pression. J’ai simplement un horaire et un contact. Evidemment, je me perds dans le dédale des entrées du stade et je n’ai donc pas le temps de récupérer le précieux dossard presse permettant de faire des images, obligatoire pour tout championnat du monde… Tant pis, le départ va être donné, j’en profite pour prendre quelques images. Je sais qu’il s’agit d’un marathon, à priori j’ai donc un peu de temps devant moi. Je cours finalement au point presse où je retrouve mon contact, je m’excuse et la rassure : j’ai bien pris des images du départ. Elle me donne la carte du parcours, la précieuse carte et mon dossard. Je fais le point quant au favori, il n’y en a pas et personne ne se risque au moindre pronostic. En fait toutes les catégories courent ensemble, homme/femme, moins de 60 ans, moins de 70, plus de 70 ans … Tout le monde est d’une extraordinaire bonne humeur, tous ces « papis » et « mamies » donnent le meilleur d’eux-mêmes ! Certains sont de vraies stars qui ont couru les JO et d’autres championnats du monde. Je n’ose imaginer le nombre de kilomètres que ces corps parfois pliés ont parcouru. Je me rends compte que certains ont peut-être courus pendant la guerre… Je suis envahi d’un immense respect et de beaucoup d’inspiration.

 

 

La photo

Ils sont beaux tous ces anciens et j’aime l’humilité qu’ils dégagent. Je sens cependant qu’ils ne sont pas forcément très à l’aise d’être photographiés dans leur effort. Je sors de mon sac ma focale la plus longue, l’irremplaçable EF 70-200mm f/2.8 L IS USM de Canon. Techniquement, la lumière ambiante de ce doux matin d’été me permet une photo facile. J’ai déjà repéré quelques « gueules » qui me parlent. Je choisis une contre-plongée pour ne pas avoir trop de fond mais je garde la cime des arbres pour le boké. Je me rappelle un plan américain vu la veille sur une rediffusion de vieux JO. Sur ce coureur, j’aime la tenue Nike d’époque, la montre aussi. J’avais choisi le noir et blanc avant même de commencer à shooter, mais je décide de chercher la contradiction en ajoutant de la clarté et en supprimant le bruit. J’aime que l’on puisse clairement voir l’âge et le nom de M. BAREWSKI, ses lunettes et ses dents. Je récupère un peu de matière dans le ciel. Ce jour-là, j’aurais fait à peine 200 images. Je les aurais toutes gardées. J’en sortirais finalement une série de 15. A voir dans la galerie et sur Smash.fr.